Les 4 pieds dans les ronces
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Ayant le souhait de mettre en relation nos deux pratiques, l'une tournée vers le cinéma expérimental, et l'autre, vers la marche sensible et la micro édition, les 4 pieds dans les ronces nous permet d'unir nos forces et proposer un projet qui s’oriente autour de la coexistence de milieu anthropisé et végétaux.
L'un comme l'autre, nos deux espaces de recherches artistiques repensent et interrogent la fracture "nature/culture". Ce projet met en commun nos pratiques artistiques et de déploie également une recherche théorique sur les milieux, leurs habitant et les formes de contemporanéité.
Pour ce faire, nous explorons ces espaces en mouvement dans la grille urbaine. Ces terrains vagues, sont souvent soumis à la spéculation immobilière, ils ne sont donc jamais figés dans le temps. Un site à l’abandon va se reconstruire tandis qu’un autre va apparaître. Ce sont souvent des espaces privés, ambigus, sans limites précises, qui dans l’attente d’une programmation future bien définie, transmettent une liberté d’action pour tous types d’individus, humains et non-humains.
Stationnements abandonnés, sites industriels désaffectés, terrils, lisières de chemin de fer, champs de pylônes électriques, ne sont que quelques exemples du genre d’espaces habités par le vague. Ce cadre ainsi en dehors du contrôle que l’on subit quotidiennement dans l’organisation et l’architecture de nos villes aujourd’hui permet l’éclosion de nouvelles pratiques artistiques.
Nous proposons ainsi un projet de recherche et création autour de ces lieux qui mutent, changent, qui sont voués à disparaître car ils ne servent, selon une certaine logique humaine, à rien. Grâce à la marche sensible, l’exploration, la prise d'images, l’écriture, la récolte, la documentation méticuleuse de ces espaces, nous souhaitons créer différents dispositifs de conservation de leurs mémoires tel que films expérimentaux développés avec les plantes récoltées, et micro éditions retraçant le dispositif comme, la cartographies des lieux, les recettes de développement, les photos des marches sensibles, etc.
Marion Guillard
Marion Henry
“Nature nulle part, merveilleux partout”
L’ensemble de sa démarche commence lorsqu’elle arrête de fabriquer des images qui alimentent le concept flou et ambiguë de "Nature" en quittant l'école de cinéma animalier.
Car il y’a l’urgence de se sentir connectée avec « ce qui arrive » , tout ses projets d'images-mouvements s’emploient à filmer ce réel qui existe sans nous, ce qui est de l’ordre de la présence et non de la représentation.
Pour Marion Henry tout commence avec la marche.
Elle parcourt le territoire autour d’elle à la recherche d’espaces délaissés:
friches, terrains vagues, carrières. Ces tiers paysages sont au centre de sa production artistique, car elle est fascinée par la nature résiliente et indisciplinée qui se bat pour renaître au cœur de nos ruines humaines.
Workshop
Workshop pour "Something Beautiful festival" Octobre 2023
Garden Party
Commande pour "Something Beautiful festival" Octobre 2023
Ecran Céramique (c) Marion Henry
Phytogramage (c) Marion Guillard
Recherches et créations
Captures d'images
Récolte
Marion Guillard, Images issus du Projet Lignes, Fils électriques sur terrain vague, 16 mm, positif et négatif.
Développement : décoction de prêle des champs, artichaut + Vit C + Soude, 2021
Marche Sensible
Biopsie Géante
La marche sensible est un point de départ dans la rencontre avec la friche et ce qui la compose. Cette observation lente et attentive, avec tous nos sens, permet l’assimilation d’informations sensibles et laisse place à l’imagination. Elle consiste à se fondre complètement dans l’espace analysé, apprendre son langage comme si on en faisait partie intégrante afin de diminuer un certain regard égocentrique de l’étranger. au-delà du simple déplacement d’un point à un autre, la marche devient également une expérience personnelle qui dans ce cas-ci constitue une des étapes à la conquête de ce dialogue entre humains et non-humains. Cette première étape sera documentée par un carnet de bord écrit où seront notées délibérément toutes nos pensées et ressentiments lors des moments sur place.
Expérimental
Le cinéma expérimental a pour principe de ne répondre à aucune loi, si ce ne sont les siennes.
Tel la friche, il trouve un espace pour réinventer son propre langage. Il nous oblige à déployer nos espaces de perception, à regarder, écouter et penser de nouveau. Véritable objet politique, c’est en quelque sorte le garant d’un mouvement, d’une liberté à la vertu insoupçonnable : le cinéma expérimental nous déplace et active le perpétuel renouvellement de nos écosystèmes intérieurs.
Marion Guillard, recherches visuelles, développé avec impression de matière végétale (tissus, papier, coton )
16 mm n&b, 2020
Mémoire
Chaque action s’ajoute à une autre et vient s’insérer dans une mémoire collective du lieu. Nous cherchons à nous insérer dans cette mémoire collective et à la figer au moment précis de notre passage sur ces friches.
Edition
La fabrication de microéditions papier sera faite pour conserver un souvenir de la friche et du travail réalisé pendant la résidence. Pour diffuser et compiler les résultats de développement, aux personnes qui n’ont pas pris part aux activités. Il sera ensuite question d’analyser les données recueillies dans les étapes précédentes. L’écriture se fera tout au long du processus, avec le temps et les différentes conditions rencontrées, car les méthodes vont certainement évoluer, il est donc impératif de conserver par l’écrit tout le processus. en restitution de notre projet de recherche, une édition pour cartographier, textualiser, rendre en image.
Développement Propre
Plantes et Cinéma
Une partie du projet consiste à chercher, tester, approfondir et partager des recettes de développement argentique qui s’affranchissent des produits chimiques toxiques traditionnels, en leur substituant des plantes trouvées sur les friches de Bruxelles capitale.
Le développement aux plantes ouvre l’image argentique à une dimension aléatoire, à l’accident. L’empreinte végétale se dépose sur le film et le teinte. Elle varie en fonction des plantes, et intègre à l’image son propre processus de création. C'est une sorte de collaboration car je laisse une partie du processus de développement en proie aux aléas d'une dynamique botanique . Faire des images de ces friches pour en garder la trace, et les révéler avec les plantes trouvées sur place devient une double empreinte d'un réel: optique et organique. Dans sa matière, le film convoque une nouvelle proximité avec les images, mais incertaine, non contrôlée.
"Alors que notre époque est marquée par l’ampleur des actions humaines sur le reste du vivant (l’Anthropocène), des cinéastes s’engagent dans des pratiques écologiques qui tendent à un décentrement du privilège attribué à l’humain. Le cinéma expérimental se pense comme l'un des moyens de s'ouvrir à la pluralité du vivant, de concevoir le monde comme un réseau interconnecté, de mettre au jour un maillage entre les agents humains et autres qu’humains. Les méthodes de production du film peuvent être le terrain d’une écologie politique : des alternatives artisanales au productivisme, des regroupements en collectifs engagés et écoresponsables, une exploration de procédés comme la phytographie ou l’écodéveloppement" "LIGHTCONE"